Remaniement ministériel: L'opposition accuse, le GVT se justifie
Le dernier remaniement ministériel décidé par le chef du gouvernement Youssef Chahed a fait couler beaucoup d'encre chez les partis politiques, notamment chez la centrale syndicale qui a exprimé son opposition à la nomination d'un membre du bureau exécutif de l'UTICA à la tête de la Fonction Publique, en remplacement à Abid Briki.
Pour en parler, Midi Show de ce mardi 28 février a reçu Mehdi Ben Gharbia, ministre chargé des relations avec les instances constitutionnelles, Mongi Rahoui député du Front Populaire et Mohamed Abbou leader du parti Courant Démocratique.
Mongi Rahoui a déclaré que les partis politiques, le gouvernement et l'ARP sont appelés à la vigilance en raison de la situation difficile du pays.
Pour Rahoui, le dernier remaniement ministériel a compliqué la situation, expliquant que le limogeage d'un ministre ayant exprimé son intention de démissionner à l'avance est une logique d'oppression.
"Limoger un ministre au lieu de discuter est un geste enfantin", a-t-il expliqué.
Le député du Front Populaire a déclaré que sa position vis à vis du remplacement du ministre de la fonction publique Abid Briki n'est pas strictement personnelle mais vise à défendre l'Etat.
Pour sa part, Mohamed Abbou, dirigeant au sein du Courant Démocratique, a déclaré que le chef du gouvernement dirige un gouvernement hors la loi qui intervient pour protéger des corrompus.
"La décision du remaniement ministériel n'est pas respectable (...) j'aurais pu respecter ce choix si le gouvernement était respectueux".
Le dirigeant du Courant Démocratique a ajouté que le gouvernement de Youssef Chahed et la présidence de la république ne respectent pas la constitution.
En réponse à la déclaration de Abbou, Mehdi Ben Gharbia a affirmé que le gouvernement respecte son peuple et que Youssef Chahed n'a fait qu'appliquer ses prérogatives stipulées dans la constitution tunisienne.
Il a également expliqué que Abid Briki ministre de la Fonction publique voulait démissionner et que le chef du gouvernement a fait le nécessaire pour le remplacer.
Le ministre chargé des relations avec les instances constitutionnelles a souligné que Mohamed Abbou rejettera tout ce que le gouvernement Chahed fera.
Mongi Rahoui a déclaré que rien n'est garanti dans la politique et que les attentes du peuple et des investisseurs sont multiples. Il a ajouté que la légitimité du gouvernement est formelle.
La Fonction Publique
Ben Gharbia a rappelé que le gouvernement en place a pris les commandes alors que le pays était dans une situation catastrophique et que des réformes ont été faites.
"Nous ne pouvons pas tout régler en si-peu de temps et rembourser toutes nos dettes (...) nous avons été honnêtes avec le peuple tunisien, notamment concernant la fonction publique qui englobe 650 mille employés".
Mehdi Ben Gharbia a estimé que le nombre des fonctionnaires doit être atténué et qu'un programme sur des années sera mis en place, à savoir le départ optionnel à la retraite.
Concernant les caisses sociales, l'invité de Midi Show a précisé que d'ici 2020, le déficit atteindra 4000 milliards de dinars et que deux ans après les retraites ne pourront plus être versées.
Pour sa part, Mohamed Abbou a évoqué la restructuration de quelques ministères et leur division est du pur populisme et a rappelé que la corruption est exercée au sein des caisses sociales.
Mongi Rahoui a estimé qu'il existe plusieurs régimes de retraite et qu'en Tunisie le régime de participation de l'employeur et du fonctionnaire sont uniquement appliqués.
"Il existe différents régimes à savoir le régime de capitalisation qui concernent les caisses sociales".
Mongi Rahoui a considéré que le nombre d'employés dans la fonction publique estimé à 650 mille, sera en augmentation malgré la décision de l'Etat de l'atténuer.